Rappelons que l’erreur d’appréciation, la faute de montage, le toujours possible dysfonctionnement d’un article, ainsi les conséquences qui en résultent, doivent être pris en compte dans une étude de sécurité préalable à l’installation, réalisée par un artificier compétent. Ainsi les effets d’un éventuel accident resteront limités au lieu du tir et jamais, EN AUCUN CAS, le public ne sera impacté.
Ce qui constitue la règle d’or de notre métier.
Cébazat, Collioure, Cholet …
L’accidentologie récente a particulièrement marqué les esprits dans le grand public, il suffit de consulter les médias et les réseaux sociaux pour être convaincu. A ce titre il faut s’y arrêter.
Dans tous les cas, il semble bien que des mortiers ou des batteries de mortiers se soient inclinés en direction du public, et, les vidéos le démontrent, que des bombes d’artifices aient éclatés dans le public ou des personnes placées trop près dans des lieux interdits. C’est là le vrai problème.
Or un vrai professionnel doit veiller ce qu’en aucun cas un dispositif de tir n’envoie ses projectiles dans le public ou les personnes alentour.
C’est l’ABC du métier, que l’artificier ne peut méconnaitre
Car il existe des mesures simples et efficaces, faciles à mettre en œuvre, qui ne coûte rien ni en temps ni en argent, qui garanti que JAMAIS même dans le cas extrême qui ne devrait jamais se produire, qu’une batterie qui se renverse…
Et même lorsque le cas extrême arrive à se produire et qu’un incompétent permet à une batterie (voire plus hélas) de se coucher vers le public, le projectile ne doit pas arriver jusqu’au public. L’artificier doit ainsi déterminer une (ou des) distance(s) de sécurité suffisante(s) pour mettre celui-ci à l’abri d’un tir en sa direction. Il faudrait préalablement que bien sûr la proposition commerciale et la déclaration en préfecture soient sincères.
Avant la nouvelle réglementation, c’était facile, la DS était indiquée sur l’étiquette de l’article. Mais c’était avant… Depuis la normalisation européenne, la DS doit être déterminée par l’artificier titulaire d’un certificat de qualification (même s’il n’est pas compétent). Et même si la surtransposition française impose que cette donnée soit inscrite sur l’étiquette, vis à vis du public, il faut toujours prendre en compte les éléments susceptibles de la modifier à la hausse.
La distance de sécurité n’est pas la panacée. Le problème, c’est le tireur. C’est lui qui programme l’accident en montant le feu.
Des bombes ont éclaté dans le public. Il revient à la justice de dire pourquoi. L’enquête ne nous permet pas de d’exposer les éléments dont nous disposons mais il est certains que des mortiers ou des batteries sont tombés vers le public. On peut en parler c’est factuel.
Le syndrome de la mauvaise foi.
Dans tous les accidents, il importe au responsable de la mise en œuvre d’accréditer le cas fortuit pour dissimuler l’incompétence du tireur. L’alibi généralement présenté en excuse est que la bombe a explosé dans le mortier, couchant ainsi les autres (en direction du public bien sûr).
On dira que les produits sont de mauvaise qualité, que la pluie avait dégradé les mortiers, on trouvera quelque… Personne ne dira que sa paire de pince est tombée dans le mortier, que la bombe était installé à l’envers par un artificier peut-être aviné, que l’artificier se trouvait dans le public pour admirer son spectacle, au lieu de se trouver au plus près pour pouvoir intervenir en cas de problème, qu’à sept sur un chantier où il n’y a du travail que pour deux, la qualité du travail est forcement douteuse… L’expertise de la justice n’a pas à être remise en cause.
Sauf que les batteries de mortiers qui sont solidement fixées ne peuvent pas tomber. Que le travail réalisé par une équipe réduite de techniciens compétents réduit le risque. Que la présence du chef de tir dans son chantier permet d’intervenir immédiatement en cas de problème. Que la grande fête du 14 juillet c’est pour les autres, l’artificier est au boulot.
Des bombes sont arrivées dans le public, ce qui n’est pas excusable.
On peut citer en vrac quelques perles relevées dans la presse ou sur des comptes rendus d’accidents :
– « C’est la pluie des derniers jours qui a détrempé le carton des mortiers, entraînant l’affaissement des batteries » (et le tir dans le public).
– « L’expertise réalisée sur des articles qu’il nous reste en stock, a mis en évidence une dégradation prématurée de la composition pyrotechnique, laquelle se traduit soit par des non allumages des comètes, soit par des durées d’effet très longues, pouvant donner lieu à des retombées incandescentes au sol. Il s’agit d’une dégradation lente et irréversible ».
– Ou encore le fameux et universel « je ne comprends pas. J’utilise cet article depuis des années et ce n’est jamais arrivé ». Bref c’est de la faute au produit.
C’est dire si tout est fait pour convaincre le client et le juge, qui ne sont pas des « sachant », que l’artificier est au dessus de tout soupçon.
Les incontournables experts des réseaux sociaux.
(Nous avons volontairement conservé les fautes)
– « Ca arrive, le risque 0 n’existe pas. On n’est pas dans le produit et si celui ci est défaillant, même avec un super montage et un super matos cela peut provoquer de tel incident »
– « Je ne remet pas en cause les artificiers. J’ai l’impression que les fabriquants jouent parfois avec les limites aussi »
– « Pour l avoir fais plusieur fois et connaissant l équipe qui y travail les règle sont plutôt stricte la bas. Je ne doute pas non plus de leur fixations, mais la qualité des produit eux j ai des gros doute car cette année nous avons repérer de plus en plus de produit défaillant de constructeur. Et pour info un bombe qui explose dans un mortier monter en batterie. Rappeler vous bien de vos formation, les morceau de batterie peuvent être retrouver à plus de 80m avec du 75. Donc batterie exploser mortier coucher bombe dans le public. C est arriver à Annecy en 2003 . J étais en sécurité incendie avec mon équipe et malgré les distance largement respecter une bombe à fini dans les tribune. Donc je conseil au personne aillant peu d expérience d arrêter de polémiquer sur des fais qu il n ont jamais eu à faire face . Ne confondez pas accident et incident »
– « Maintenant la qualité des produits.. Bin si vous aviez des doutes.. Tu ne les exploites plus.. Point final… Et dans ce cas il y a faute du prestataire qui a des doutes sur un produit défaillant.. »
– « Après l’explosion dans un mortier, une bombe à du riccocher pour dépasser la distance de sécurité. Malheureusement, la faute à pas de chance. Et concours de circonstances. »
– « Une bombe qui Pete logée ça peu arriver à tout le monde (sauf erreur grave quant on loge)
Des rack qui se couche et crache à l’horizontale idem
C’est des aléas auquel ont ne peut quasi rien
Définition de base de l’accident »
– « Bombe qui Pete logée et entraîne un départ des autres au sol avec une batterie qui s’es couchée après la première explosion (d’où le départ à l’horizontal)
Possible DS trop réduite aussi »
Bref, on reste sur l’excuse favorite de l’incompétent : « c’est pas ma faute ».
– « J’ai eu une panne d’essence… et tous les pneus ont crevés, j’avais pas de quoi prendre le métro, les taxis étaient en grève, mon smoking avait rétréci, ma tante a débarqué chez moi… On avait volé ma voiture ! La terre a tremblé trois fois, y a eu une invasion de sauterelles ! Je t’assure que c’était pas ma faute, j’en fais serment devant Dieu… »
Jake Blues – The Blues Brothers